Un enjeu : partager la passion de la poésie avec des jeunes, de 8 à 18 ans.
La poésie, parfois, on pense que c'est cette chose un peu surannée qui sommeille entre les pages des manuels. Cette chose qu'on vous fait apprendre par coeur et "réciter". Cette chose qu'on dissèque au scalpel de l'analyse littéraire, parce que cékoikilavouludirloteur ?
Cette chose qu'on se dépêche parfois d'oublier, avec son sempiternel petit cahier séyès de travaux pratiques et son crayonnage sage, et qu'on retrouve, si les parents ont été soigneux de la mémoire de papier, trente ans plus tard en s'apercevant que ces mots appris dans l'effort trainent toujours un peu quelque part, ou mieux encore, qu'ils ont fait des petits.
C'est parfois, la poésie, quelque chose qu'on efface de son champ perceptif et de son langage personnel en plongeant coeur et âme dans un rap, un slam, une parole de rue, un coup de gueule, un truc moderne logorrhéique rythmé scandé aboyé et provoquant... pour s'apercevoir dix ans plus tard que, ben, c'en était peut-être aussi, de la poésie.
Souvent, des années d'école, on a retenu d'elle qu'elle rimait (parfois à rien), qu'elle avait des règles zorglüb, et qu'il arrivait on s'ennuyât ferme à écouter en chapelet le quarante-douzième camarade égrener en morse-parole le quatrain imposé de Claude Roy ou de Prévert.
Bon.
Un atelier de poésie junior, c'est pour quoi faire, alors ?
Ben, de la poésie, parbleu. De la poésie
mais qui serait mal coiffée
peut-être même mal élevée
qui habiterait
dans la marge
sur une scène
dans des livres
qui se fabriquerait avec des mots,
des gros et des petits
sur des feuilles
avec de la musique
et un pied de nez ou deux.
C'est un enjeu. Peut-être, oui.
Pour être allés raconter notre boniment aux ados des deux lycées du quartier, on a vu.
Poésie, ah wè, d'accord. Après les cours. Ah wè, d'accord. A prix libre. Ah wè, d'accord.
Ils sont polis les p'tits jeunes, ils nous ont reçus bien gentiment, mais on a bien compris qu'il allait falloir les convaincre. Ah, wè, d'accord.
L'atelier a lieu tous les mardis soir de période scolaire, de 17h45 à 19h15, à la Maison de quartier de Port-Neuf (Place de l'Île de France). L'inscription est trimestrielle, auprès de nozigues, sur place. Les conditions : une adhésion à la maison de quartier (10€), puis une ptite feuille classique avec les autorisations d'usage, et une participation financière LIBRE. (Nozigues : Frank ou Angélique, 06 89 24 20 19, frangelik-motsnomades@hotmail.fr)
Pour l'instant ils sont quatre, de neuf à douze ans. On espère des ados par-dessus le marché. Passez le mot dans vos réseaux s'il vous plaît.
C'est un atelier où on écrit, on lit, on dit, on rit pas mal aussi. Si l'aventure est belle, on fera des scènes, voire un pestacle. On publiera. Si, si, je vous assure.
On publiera.