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Un poil de plume dans un monde de bruit
31 octobre 2014

Poucette

loïclandscape2

dessin Lehoundd Da Kunst

Maman-maison tu m’as perdue dans la forêt du bruit.

Il faudrait des cailloux,

il faudrait des petits cailloux blancs pour trouver le silence

avant qu’il ne nous trouve

 

des petits cailloux blancs comme des cris.

 

Le bruit a mangé toute la page

Le bruit tout mou comme un nuage.

 

Dans l’air, tout est vrai comme le dernier mot entendu.

 

Tout est vrai qui ne se voit plus.

 

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29 octobre 2014

Bienvenu

Bienvenu c’est un mot comme un dos où poser sa joue ronde en regardant de côté ce qu’il y a d’horizon

Bienvenu c’est une mélodie à la hanche du monde. 

28 octobre 2014

Complainte

La bonne conscience offerte, c’est la corde du pendu

Une main attrapée ça vaut la main tendue

Moi j’ai craché dedans, comme dans les autres soupes

Y a longtemps qu’y a plus d’vent, plus de vent à ma poupe

Bis, ter, etc.

Ad libitum.

 

 

 

27 octobre 2014

Ne me demandez rien...

 

"Ne me demandez rien. j'ai vu que les choses

quand elles cherchent leur cours ne trouvent que leur vide.

Il y a une douleur de creux dans l'air inhabité

et dans mes yeux des créatures vêtues, sans nudité !"

 

Un extrait de

1910 (Intermède)

Poète à New York - août 1929

Federico Garcia Lorca

26 octobre 2014

L'atelier Junior de la Maison de quartier de Port-Neuf

Un enjeu : partager la passion de la poésie avec des jeunes, de 8 à 18 ans.

La poésie, parfois, on pense que c'est cette chose un peu surannée qui sommeille entre les pages des manuels. Cette chose qu'on vous fait apprendre par coeur et "réciter". Cette chose qu'on dissèque au scalpel de l'analyse littéraire, parce que cékoikilavouludirloteur ?

Cette chose qu'on se dépêche parfois d'oublier, avec son sempiternel petit cahier séyès de travaux pratiques et son crayonnage sage, et qu'on retrouve, si les parents ont été soigneux de la mémoire de papier, trente ans plus tard en s'apercevant que ces mots appris dans l'effort trainent toujours un peu quelque part, ou mieux encore, qu'ils ont fait des petits.

C'est parfois, la poésie, quelque chose qu'on efface de son champ perceptif et de son langage personnel en plongeant coeur et âme dans un rap, un slam, une parole de rue, un coup de gueule, un truc moderne logorrhéique rythmé scandé aboyé et provoquant... pour s'apercevoir dix ans plus tard que, ben, c'en était peut-être aussi, de la poésie.

Souvent, des années d'école, on a retenu d'elle qu'elle rimait (parfois à rien), qu'elle avait des règles zorglüb, et qu'il arrivait on s'ennuyât ferme à écouter en chapelet le quarante-douzième camarade égrener en morse-parole le quatrain imposé de Claude Roy ou de Prévert.

Bon. 

Un atelier de poésie junior, c'est pour quoi faire, alors ?

Ben, de la poésie, parbleu. De la poésie

mais qui serait mal coiffée

peut-être même mal élevée

qui habiterait

dans la marge

sur une scène

dans des livres

qui se fabriquerait avec des mots,

des gros et des petits

sur des feuilles

avec de la musique

et un pied de nez ou deux.

 

C'est un enjeu. Peut-être, oui.

Pour être allés raconter notre boniment aux ados des deux lycées du quartier, on a vu.

Poésie, ah wè, d'accord. Après les cours. Ah wè, d'accord. A prix libre. Ah wè, d'accord.

Ils sont polis les p'tits jeunes, ils nous ont reçus bien gentiment, mais on a bien compris qu'il allait falloir les convaincre. Ah, wè, d'accord. 

L'atelier a lieu tous les mardis soir de période scolaire, de 17h45 à 19h15, à la Maison de quartier de Port-Neuf (Place de l'Île de France). L'inscription est trimestrielle, auprès de nozigues, sur place. Les conditions : une adhésion à la maison de quartier (10€), puis une ptite feuille classique avec les autorisations d'usage, et une participation financière LIBRE. (Nozigues : Frank ou Angélique, 06 89 24 20 19, frangelik-motsnomades@hotmail.fr)

Pour l'instant ils sont quatre, de neuf à douze ans. On espère des ados par-dessus le marché. Passez le mot dans vos réseaux s'il vous plaît.

C'est un atelier où on écrit, on lit, on dit, on rit pas mal aussi. Si l'aventure est belle, on fera des scènes, voire un pestacle. On publiera. Si, si, je vous assure.

On publiera.

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26 octobre 2014

Toute de triste habillée

tout de triste habillée la mère

ramassée dans les cauchemars infantiles

tétant l’amère lactescence

de toute une vie à genoux

à ne croire qu’en la Croix

mains jointes

 

 

attendre

que ça vienne vers toi

la peau le sang les mains

de tous ceux

que tu ne cherches pas.

 

Jean-Claude Goiri

 

Jean-Claude Goiri écrit. Il publie. Il blogue et c'est ici, notamment.

Il tient une permanence ici, au service du Festival permanent des mots.

Je l'ai rencontré grâce au blog de Traction-Brabant

J'ai pris la petite heure cadeau du matin des horloges connectées pour la jeter dans sa plume. Je vous en poste ici une toute petite éclaboussure.

25 octobre 2014

Si vous dites qu'il pleut

"Si vous dites qu'il pleut

Je vais tomber des nues..."

S'écrie la goutte d'eau.

 

"Je survolais les toits

J'en étais toute émue

Et vous m'offrez un seau !..."

 

L'eau tombe de son haut

Et risque le grand saut

Chaque fois qu'il fait triste

 

Opérant sans filet

Elle craint pour son nez :

- Un parapluie, ça glisse !

 

Luc Bérimont - L'esprit d'enfance - Les éditions ouvrières

25 octobre 2014

De bronze et de souffle, nos cœurs. Fragment.

...

"L'homme ne résistait plus.

Le monde pouvait basculer

 

Il avait accepté que la nuit soit rouge

Il avait accepté de ne plus savoir

quelle serait

la couleur du matin

A l'inconnu

il s'était livré tout entier.

 

Cette nuit-là fut la seule.

Au matin il avait roulé jusqu'au bord des vagues

Ses pieds dans le sable avaient tracé un étrange dessin

 

Il a cherché le lieu exact du combat

mais il n'y avait plus que ses empreintes

larges

profondes

celles de chacun de ses pieds

soulevant le sable et la poussière

 

Avait-il dansé seul en rond ?

 

On ne sait jamais le lieu où ce qui n'a ni début ni fin

nous empoigne

On sait juste que le combat a eu lieu

Et personne n'en témoigne

 

Quand il se remit à marcher vers des lieux habités

son corps était léger

Le soleil rasant le traversait

les nuages le traversaient

et la lumière de midi aussi

 

Plus rien

pour retenir

la peur

en lui

 

Aucun combat ne pouvait plus le faire fuir

 

L'homme avait entre ses côtes

un large espace

neuf

pour l'air

neuf."

Jeanne Benameur - Extrait du poème Le lieu exact du combat 

De bronze et de souffle, nos cœurs. Textes de Jeanne et gravures de Rémi Polack. Éditions Bruno Doucey, septembre 2014.

De bronze et de souffle 001

 

(Dans la vie, des passeurs, des passeuses. Souvent on ne les voit pas passer, puis un matin, on trouve sur le rebord de la fenêtre quelque chose comme une offrande.)

 

 

24 octobre 2014

De passage chez Alain Bosquet

Une amie avait sauvé du pilon de son IUFM une quantité de petits livres des Éditions ouvrières. Elle m'avait donné ces livres rescapés. C'était il y a longtemps. Mon amie, c'est Domi, elle fait des choses magnifiques, aussi, des livres, elle est poète du papier.

Et ce matin, grâce à ce cadeau inespéré d'au moins vingt ans d'âge, je furète dans Le cheval applaudit, poèmes pour les enfants, d'Alain Bosquet, paru aux éditions ouvrières en 1980.

Butinerie du jour :

savez-vous par exemple ce que vaut une chanson ?

"l'oubli sur une lèvre,

le rossignol qui soigne mal son rhume,

le toit trop bleu

et les deux tiers de la cascade."

Extrait du poème Le prix d'une chanson

 

"Mes doutes,

c'est toujours des girafes

qui ont perdu leur cou

à brouter les comètes amères."

Extrait du poème Certitudes.

 

Solitude

Il parlait aux volcans 

et s'entendait avec les fleuves.

Le soir, il tutoyait les astres malheureux.

Il signait des traités :

girafes par ci,

vautours par là.

Il écoutait les condoléances du caillou,

et partageait ses souvenirs

avec tant d'horizons déçus !

A force de comprendre

l'azur et la planète,

il s'éloignait de ses semblables.

Hommes très droits, hommes très justes,

apprenez-lui 

à être moins seul.

 

Alain Bosquet, poète écrivain du XXe siècle.

24 octobre 2014

Le voile des rues...

Face
Aux contours
Dépouillés
De la vue

Tu déroules 
Quarante ans
En détresse

A même 
Le voile

Des rues

L'inertie
Violente

Ton regard

 

Christophe Bregaint

Christophe Bregaint, c'est quelqu'un qu'on peut lire dans la revue "Le tas de mots" N°16, sur le blog de la la revue Nouveaux Délits, sur sa page Facebook, et sans doute dans d'autres endroits aussi si on sait chercher. De ces poètes dont on espère l'avènement prochain d'un bouquin.

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